Plusieurs courants qui animent la politique mondiale (au sens de world politics) ont conduit à une renaissance des entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP). Cette réviviscence des armées privées représente à la fois un indicateur de transformations fondamentales du système international et de l’État, son acteur majeur, ainsi qu’un marqueur de nouvelles formes de menaces qui pourraient avoir un impact sur la sécurité de la Suisse.
Inspiré d’un séminaire du Centre de politique de sécurité - Genève (GCSP), organisé en novembre 2020 pour le commandement des Opérations, cet article décrit premièrement la disparition des entreprises militaires dans le contexte de la formation de l’État moderne, considéré comme une forme de gouvernance légitime sur un territoire déterminé, apparu à la suite des révolutions militaires de l’époque moderne. Il analyse ensuite les EMSP dans leur dimension historique (à l’exemple des entrepreneurs militaires suisses). Deuxièmement, il montre que la résurgence des EMSP est révélatrice d’un affaiblissement et d’une transformation de l’État dont on pourrait déduire «un phénomène d’involution», un retour à une forme d’organisation féodale (Linhardt 2019, 2-4). La «SADAT» turque ou le «Wagner Group» russe seront analysés et on proposera des explications de cette évolution. En conclusion, on évaluera les menaces que ces entreprises militaires font peser sur les intérêts des États européens. Elles devraient trouver leur place dans l’éventail des menaces contemporaines et futures.
En collaboration avec Pierre Streit
BCN – Plusieurs courants qui animent la politique mondiale ont conduit à une renaissance des entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP). Cette réviviscence des armées privées représente à la fois un indicateur de transformations fondamentales du système international et de l’État, son acteur majeur, ainsi qu’un marqueur de nouvelles formes de menaces. On propose dans cet article de préciser brièvement cette dynamique en explicitant la relation entre mercenariat, guerre et formation de l’État. Par une involution de cette causalité, on inférera en conclusion une modification potentielle de l’État nécessaire à la gestion des guerres nouvelles.
Par Christian Bühlmann et Michael Freudweiler
Pour Clausewitz, « La guerre n'est qu'un prolongement de la politique par d'autres moyens », c’est-à-dire que la conflictualité est un acte de pouvoir qui requiert une direction politique du militaire. Pourtant, dans les États occidentaux contemporains, la dichotomie entre ces deux échelons met à mal cette unité d’action. Cette brève contribution décrit succinctement la réponse suisse à cet état de fait : l’état-major militaire stratégique (EMMS) du chef de l’Armée (CdA). On présentera succinctement la problématique de la conduite militaire dans une démocratie, d’où découle l’exigence d’un état-major à l’interface entre le chef de l’Armée et la conduite politique. On décrira ensuite les tâches et l’organisation de l’EMMS ainsi que ses produits. Ceux-ci permettent d’une part d’informer l’échelon politique et d’autre part, de déterminer le cadre des travaux des subordonnés directs du CdA. En conclusion on soulignera l’importance d’un état-major de milice au niveau stratégique.
En Suisse, plus qu’ailleurs, l’armée n’est pas qu’un instrument de la politique de sécurité. Comme Peter Braun et al. l’affirment, elle est un « komplexes Gebilde, das durch mannigfaltige Bezüge eng mit der Gesamtgesellschaft verwachsen und verwoben ist». Pour appréhender ce système complexe, il est nécessaire de dépasser les explications réductrices. C’est ainsi que Rudolf Jaun, Peter Braun et d’autres ont identifié la continuité, dans la longue durée, de catégories pérennes de croyances portant sur le militaire. Ces auteurs décrivent l’évolution des tensions entre deux visions du monde et leurs conséquences sur la politique de défense helvétique, pour une période allant jusqu’à la fin des années soixante : une posture réformiste et républicaine d’une part, et une posture militariste d’autre part.
"A man asks the librarian for a copy of the [Swiss] Constitution. The librarian responds, 'I’m sorry but we don’t carry periodicals.'"
Helvetized version based on http://bcn.li/s/co4bb
To my friends abroad: This is actually a positive feature of the Swiss political system!
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